AU DONJON D’UN SOUVENIR  ..


Une ombre s’arrêta devant la grille du domaine. Seule et immatérielle sa pensée entra... Création Oxo.


Libertinages sur un récit fantastique de Cypio.



~ Part I. ~
La genèse de l’aube ..

Firmin, fut un personnage clef dans la réussite sociale du Comte. Exportations de fines soieries brodées. Négoces de cristalleries Italiennes aux mille facettes. Tailles de marbres rosés à en édifier les plus beaux autels du monde et autres multiples convoitises toutes aussi prisées qui incitent des bourses emplies d’or à se délier pour être acquises. Le Comte au seuil de ses cinquante ans décida de léguer à son seul fils héritier la gestion monumentale de son colossal empire. Il en avait tant amassé et mis de côté, qu’il pourrait désormais songer à se repaître d’un repos bien mérité. A la vue de tous ces deniers, il fit édifier une lumineuse et très spacieuse demeure fortifiée sur une haute et vaste colline dont s’érigeait en contrebas la présence d’un calme et ravissant petit village. Raffinements et prestations de choix abonderaient au rendez-vous de l’édifice. Bref, tout s’apparenterait à la splendeur d’un magnifique petit château. La réalisation matérielle de ce projet, compte tenu de l’époque, demanda environ le temps d’une décennie.

Faut-il préciser qu’en ce temps, nos avancées techniques n’en étaient encore qu’aux stades de sulfureux balbutiements. Graines de génies ou inventeurs ne se bousculaient pas aux portillons de la postérité. Pour définir plus concrètement l’époque, on scellait des coursiers pour transporter les missives. Elles étaient cachetées avec des rubans collés à la cire. Parfois même, la cire rouge portait un sceau avec des armoiries. Ces signes apposés, attestaient en général l’appartenance à une marque de distinction. Quant aux moyens de déplacements, en dehors des calèches ou fiacres, on pouvait parfois escompter sur de lourdes chaises à porteurs.

Pendant l’édification du château, tout fut pensé et étudié avec un soin poussé à l’extrême. Chaque détail était considéré comme capital. Le personnel, par exemple, se résumerait à une bonne quarantaine de sujets. Tout complairait à parfaire prolonger l’intégralité de toutes les servitudes ou obligations du lieu. Le Comte y vivrait comme une sorte de fortunée majesté avec son entourage. (Ecuries, jardiniers, cuisiniers, chaises à porteurs, valets, femmes de chambres, maître de cérémonie, musiciens et autres ribambelles de sous fifres ou sbires parfaitement disséminés.) Bien entendu, tout ce joli monde résiderait comme à l’ordinaire, dans les vastes et reculées dépendances du domaine. A l’attribut identique de tous les autres, Firmin y avait aussi ses alcôves à la seule différence que le Comte l’avait élu ! Si on tentait de retranscrire le rang auquel il appartenait, on pourrait dire qu'il fut nommé au titre de "premier valet." Firmin jouissait donc et de ce fait d’une multitude d’avantages que le Comte lui concédait pour le remercier de sa dévotion. Firmin participait également à toutes les confidences ou interrogations du Comte. C’est, ce qui lui valut de pouvoir résider à proximité de son maître. Dès le début de son installation, le Comte, lui proposa de vivre à ses côtés en lui offrant de résider au château et d’y élire, à sa convenance, un endroit qui lui servirait d’appartement privé. Firmin accepta la proposition du Comte sans rechigner. En accord avec ce privilège Firmin choisit une succession de pièces dont l’une, se situait juste en dessous du grand donjon de gauche. C’est dans celle-là, que Firmin décora et meubla avec raffinement son cabinet de réflexion. L’espace de vie de Firmin comportait des murs décorés avec de vieux tableaux qui lui remémoraient les vestiges d’une famille éteinte. A l’ordre des derniers vivants, ne subsistaient plus que lui et sa vieille maman. Le vieux mobilier d’époque procurait à l’endroit une sensation de bien-être. Ici et là, pendaient de lourdes tentures en velours. Firmin avait demandé au Comte, qu’il ordonne, que personne ne s’occupe de son ménage. Une propreté sans concession au point que la poussière n’avait même pas le temps de se déposer. L’atmosphère entière de son appartement privé, sentait bon la cire d’abeilles. Le lit au carré démontrait la présence d’une rigueur militaire. Firmin savait vivre seul et n’attendait que fort peu de son entourage.

A l’inverse le Comte, lui, moins ordonné avait élu ses quartiers au second étage. Une ribambelle de femmes de chambres s’affairaient chaque jour à entretenir son ordinaire... La chambre du Comte, donnait vue sur le grand lac. Le Comte très autoritaire, conciliait d’être aimable et particulièrement affable avec son personnel. Cependant, il n'aurait jamais accepté un manque de respect ou la moindre insubordination. Son personnel avait été formé, dopé et éduqué dans ce sens.
"Oui ! Monsieur."
"A vos ordres Monsieur !"
"Si Monsieur me permet ..."

Entre Firmin et le Comte, la cohabitation s’établissait par des conventions de connivences. A savoir, que jamais Firmin et le comte ne se tutoieraient en présence d’une tierce personne. Pas question de transgresser les règles d’une vieille bourgeoisie enracinée ! Firmin appartenait, de par sa promotion à servir le Comte tout en restant libre. A cet égard et une fois par semaine, le Comte lui accordait un repos supplémentaire que Firmin savourait. Il pouvait donc se recueillir en toute convenance, sans avoir d’explications à rendre au reste de la basse-cour.




~ Part II. ~
L’envol au donjon ..

Par un beau matin où le soleil s’imposait par des rayons plus vifs qu’à l'accoutumé, la température intérieure du château croissait. Le Comte sensible aux fortes chaleurs, préféra se retrancher vers la fraîcheur de sa chambre pour s’y reposer. Devant son choix, Firmin s’inclina et compris qu’il avait quartier libre. Il savait que les adorables "ronflettes" de son vénéré maître, pouvaient durer deux heures. Saisissant ainsi l’aubaine, il s’effaça des parties communes pour rejoindre les siennes mieux adaptées à d’autres passions. Il s’enfila dans une succession de corridors, afin de ne pas traverser les immenses salles promues à festoyer. Il soutint le cadencement d’un pas militaire pour atteindre, sans trop traîner, l’office de sa garçonnière. Sans bruit, il entrebâilla la porte puis s’engouffra. Il était hors de portée, des regards bienveillants que lui jetaient parfois ses homologues... Firmin fit quelques pas dans le salon, où, étaient accrochés de vieux tableaux sur l’ensemble des murs. Il s’arrêta et entreprit une rotation de la tête pour, les uns après les autres, tous les contempler. C’est ainsi qu’il consentait à s’émouvoir, venir les saluer. Chaque toile, au personnage différent, symbolisait la continuité de parents disparus, dont ne subsistait plus que lui et sa vieille maman. Une fois ce rituel accompli, il s’avança en direction de la chambre. Un somptueux lit à baldaquin trônait entre deux fenêtres. Il était entouré d'une moustiquaire en tulle qui laissait apparaître un lit parfaitement fait au carré. Pas de poussière sur la commode, ni sur la table de nuit où siégeaient un bougeoir, une bible ouverte et un chapelet. Firmin parcourut encore quelques mètres, pour atteindre les confins d’un ultime passage conduisant à son cabinet privé. Une fois dedans, il ouvrit le tiroir secret d’un magnifique secrétaire tout en marqueterie. Un buste de femme, en terre cuite peinte, surplombait le meuble pour l’ornementer d'une élégance supplémentaire. Il s’empara d'une grosse clef d’acier, patinée d’une fine couche de rouille. Le soleil s’infiltrait à suivre tous les secrets de ses gestes. Firmin s’immobilisa un instant, pour respirer la bonne odeur de cire qui émanait du mobilier. D'un geste calme, il déplaça avec soin un lourd rideau. Lentement, il découvrit une petite porte en chêne. La serrure grinça sous l’emprise de la clef. Ce passage dissimulait un petit escalier en colimaçon qui menait tout en haut du donjon. Au sommet, l’infime plancher supportait une malle ouverte pleine de vieux livres. Des faucheuses s’affairaient à les recouvrir de leurs toiles pour les protéger. Toutes ces littératures n’abondaient qu’à une décomposition certaine. Dans ce minuscule espace, se jouxtaient une chaise haute et une longue-vue.

En fait, Firmin adorait l’intimité du donjon et encore plus la séduction qu’il dégageait. Une fois hissé sur la chaise, Firmin déploierait par la lucarne son petit télescope. En l’orientant habilement et selon des angles rigoureux, il survolerait tout. A droite, le grand lac paisible dont le frémissement imperceptible de l’eau réfléchit les rayons du soleil. Plus au centre, une dense forêt avec une route recouverte de cailloux qui dessert l’entrée majestueuse du parc. Un peu plus à gauche, l’ancien chemin d’autrefois ou ce qu’il subsiste d’une sente escarpée et raide, aux abruptes et dangereux contours qui flirtent sans scrupule avec le vide, ou qui "en d’autres frayeurs" vous offrent des marches de terre qui s’éboulent sous vos pieds. A chaque fois, Firmin se souvenait de l’avoir, une fois, bravé aux contingences de suivre son maître. Un peu plus à gauche et en contrebas, les toits des maisons du village avoisinant. Encore plus loin et jusqu'au bout de l’horizon, des coteaux qui s’étendent sur les rives avec des arbres de saison aux feuilles rouges. Firmin pouvant ainsi planer à sa guise sur toute l’étendue de la région. L’immensité et la beauté du paysage, oxygénaient la pensée de son esprit...




~ Part III. ~
La rencontre ..

Ce matin là, Firmin régnait à son habitude sur le toit du monde. Sa longue-vue balayait le paysage et oscillait avec une grande dextérité. C’est à l’approche d'une ultime visite sur le vieux chemin, que tout bascula. Il aperçut une couleur qui lui était inconnue et qui ne correspondait pas à celles du décor. Quelque-chose d’un bleu lumineux, donnait l’impression d'avancer. L’objet scintillait aux reflets d’un feu follet. Firmin pensa qu’il s'agissait surement d’un morceau d’étoffe mue par le vent. Cependant, il dut se raviser bien vite !
"Impossible, soupira t-il", le vent est totalement absent !
"Mais qu’est-ce donc ?"
La couleur jouait par moments à cache cache dans la densité du feuillage qui bordait le sentier. La "chose" se mouvait à une vitesse lente et régulière. Il ne faisait aucun doute qu’elle suivait le tracé de l’ancien chemin ... S’il en était et à force de monter, elle tendrait à s’approcher du domaine. La curiosité de Firmin battait son plein. Sa lorgnette suivait avec précision chaque once de terrain. Quel fou oserait gravir ce chemin au risque d’y perdre la vie ? Firmin intégra rapidement que sous peu, le mystère deviendrait visible. Cette chose en passerait forcément par la petite clairière bien dégagée de toute végétation. Une bonne dizaine de minutes s’écoulèrent, lorsque ... Firmin, ouvrit des yeux ronds et s’écria :
"Mon Dieu !"

Une très jeune fillette sortit du dangereux chemin. Elle arborait une calme attitude. Elle marchait à cloche pieds sur la clairière et semblait visiblement déterminée à s’approcher des grilles du parc. Firmin subjugué quitta précipitamment son mirador, dans l’intention de devancer l’enfant. Que peut bien nous vouloir cette jeune intrigante qui, de plus, n’est même pas accompagnée ? Firmin accéléra sa foulée dans les dédales du château. Au moment ou il traversa le parc, au pas de gymnastique, le Comte éveillé qui faisait les cent pas dans le grand salon, le vit s’agiter. En l’accompagnant des yeux, il comprit que son valet courait au devant d’une jeune personne.
- Par Diantre et Astaroth !
- Qui donc est-elle ?
Plus Firmin s’approchait d'elle, plus il la détaillait. Elle portait une ravissante robe toute bleue et dans la lueur de ses yeux il cru un moment y voir scintiller toutes les étoiles du ciel. Elle respirait tranquillement après avoir escaladé une hauteur phénoménale. Firmin fut abasourdit par l'extraordinaire beauté de sa frimousse. Il lui semblait se trouver devant une poupée, grandeur nature, au visage de porcelaine. Des cheveux blonds soigneusement bouclés et aux pieds de petits souliers noirs et vernis. Les habits qu’elle portait, ne correspondaient pas au style de la mode de l’époque. Pas de cerceaux à volumes, pas de voilette, pas de perruque, aucun jupon à dentelles. Une belle robe couleur nuit, toute simple. Firmin se rendit à l’évidence, la fillette n’appartenait pas aux enfants du village. De plus, elle était trop jeune pour être maquillée. Il éprouvait de la gène et une décontenance face à ce décalage temporel. Firmin se dépêcha d’ouvrir les grilles et lui dit :
- Mademoiselle, comme votre beauté sied à ravir.
- Comment vous nommez-vous ?
- A l’insigne de vous annoncer au Comte, confiez-moi vos titres et rangs.

La fillette impassible, piqua du nez dans ses chaussures. Elle ne répondit à aucune des questions. Compte-tenu de sa réaction et conscient de son jeune âge, Firmin améliora son vocabulaire. Il lui parla comme aux jeunes enfants dans langage plus simple, plus doux, plus détaché et qui comporte une notion d’équité. Rien n’y fit et la petite "mignonne" conserva la tête baissée. Firmin fort ennuyé et ne sachant plus trop quoi entreprendre, la tutoya.
- Veux-tu rencontrer Monsieur le Comte ?
Elle hocha fébrilement la tête en signe d’acquiescer un timide "oui".
- Bien! Dit Firmin, mais ...
- Dis-moi, petite fille, quel est ton nom ?
Tout en défiant l’impossible Firmin lui décomposa une proposition :
- Que dirais-tu de te nommer .. "Por..ce..laine"?
Ces trois petites syllabes illuminèrent son visage. Elle redressa vigoureusement la tête et lui offrit un magnifique sourire.
Firmin aperçut au passage, la prunelle de ses jolis yeux bleus nuit.
- Tu me donnes la main pour ne pas te perdre et on s’y rend, lui suggéra Firmin.
Porcelaine accepta et ils traversèrent le parc en se tenant, comme un père accompagnant sa fille.

Le Comte s’interrogea sur l'âge probable de la demoiselle ...
Généreusement, je lui donne à peine dix ans !
Avant qu'ils ne franchissent le perron, l’attention du Comte fut troublée par un fait inhabituel au point qu’il s’esclaffa :
- Mon Dieu ! Pourvu que mon personnel ne voit rien ..!
Quelques minutes s’égrenèrent avant l’inévitable rencontre. Firmin, de son mieux engagea le cérémonial :
- Puis-je me permettre de présenter à Monsieur, cette jeune personne qui souhaiterait le rencontrer ?
" C’est déjà fait Firmin !"
- Où avais-je la tête ! Que Monsieur veuille bien me pardonner.
Firmin se tut laissant un temps de répit à la fillette, pour qu'elle s’annonce. Sans le moindre mot, elle persévéra à ne pas quitter du regard ses souliers vernis.
" Hum, dit le Comte, pensant qu’'elle était peut-être sourde et muette ...
Seul, le tic tac de la vieille horloge brisait le silence.

- Que Monsieur me pardonne, j’ai nommée moi-même cette personne : "Porcelaine."
Le Comte hocha les sourcils et pinça ses lèvres à l’aveu de son valet. Porcelaine leva le visage et sourit au Comte tout en se tournant vers Firmin. Du coup, le Comte ravit lui proposa le gîte, sa table et une chambre pour se reposer de son périple.
- Mélusine, s’occupera de vous et braisera votre lit, ajouta t-il d’une façon inflexible.
- Je vais donner consignes afin que le dîner soit dressé avec un couvert de plus.
- Me ferez-vous l’honneur, mademoiselle, d’être à ma table ?
Porcelaine replongea immédiatement ses yeux vers le sol, comme pour décliner l’offre. Firmin qui l’observait en silence, remarqua que ses chaussures ne portaient aucune trace de poussière ? Le Comte devant son comportement n’insista pas et suggéra plus simplement de la raccompagner jusqu’aux grilles avec tous les égards. Elle oscilla positivement la tête, en guise d’acquiescer sa proposition.
- Suivez moi, mademoiselle, je vous précède.
Firmin qui les suivait du regard par la fenêtre du grand salon, constata pendant leur éloignement que la statue du parc tournait la tête...




~ Part IV. ~
Mais qui donc est-elle ..?

A cinquante mètres avant de franchir les grilles, Firmin éprouva subitement l’envie de lui transmettre son "au revoir". Il s’effaça du salon et traversa le parc à la hâte. Porcelaine affolée à la vue de la ridicule dimension de la chaise à porteur, s'enfuit. Le Comte s'égosillait à vouloir la rattraper. " Mademoiselle, n’empruntez pas l’ancienne piste, faites attention, rebroussez chemin, je vous en supplie !" Porcelaine bien décidée à une plus ample liberté ne l’écoutait pas et s’éloignait à grands pas. C'est en s’approchant du Comte, que Firmin vu qu’elle était loin. D’un ultime et dernier geste, il agita haut sa main pour la saluer. Au même moment, elle se retourna et lui rendit son signe.
- Je me demande ce qu’elle venait faire chez-nous ? demanda le Comte.
" Nous ne le saurons jamais ! lui rétorqua Firmin.
- Que dirais-tu d’une petite marche jusqu’au Sanctuaire ?.
" Bonne idée, allons' y !

Les deux compères disparurent sous une voûte touffue soigneusement taillée dont l’autre extrémité aboutissait au saint lieu. Cette voie demeurait invisible du donjon à cause de son épaisse végétation. Le prêtre l’entretenait toute l'année. Pendant qu’ils avançaient en pavoisant amicalement, le Comte dit à son valet dans le flot de la conversation :
- C’est amusant, on dirait que tes yeux reflètent toutes les étoiles du ciel ...
Firmin détourna le regard sans répondre.

Un bon quart d'heure s’écoula, avant qu’ils n’atteignent le parvis du Temple.
" Que me valent vos visites, mes fils ! Lança le prêtre qui préparait sa prochaine messe.
- Les vents du respect, mon père. ajouta le Comte.
" Et moi qui pensait que c’était Bleuette ...", surenchérit le prêtre.
Sous l'étonnement, Firmin et le Comte répétèrent en même temps : Bleuette ..?
- Mais de quoi parlez-vous, mon père ? continua le Comte.
" D’une très jeune fille vêtue d’une étoffe bleue à la couleur de ses yeux."
- Avec des cheveux bouclés et des souliers vernis? questionna Firmin
" Oui, absolument !
- Bleuette disiez-vous ? reprit le Comte.
" Oui, j’avoue avoir innové mon fils." dit-il d’un large sourire.
- Ah, je vois ! dit le Comte en se tournant vers Firmin.
- Chez-nous, c’était .. Porcelaine.
" Autrement dit, nous ignorons tout d’elle ..." conclu le prêtre.
- Vous a-t-elle dit mot ? demanda Firmin.
" Par tous les saints, jamais un ! J’étais au confessionnal lorsqu’elle est apparue. De la manière dont elle était vêtue, je me suis demandé si elle descendait de la sainte vierge ou du diable en personne, tant sa beauté était inconcevable. Je me suis approché d’elle et me suis autorisé à l’asperger d'une goutte d'eau bénite. Aucune réaction de sa part ! Elle se tenait debout à côté de l’autel et contemplait le sol. Au tintement de la sonnette de chœur, elle leva la tête. C’est là, que je vis ses yeux où scintillaient toutes les étoiles du ciel. Elle observait l’intégralité du lieu comme si elle cherchait quelque-chose. Moins d'une minute après, elle sortit pour rejoindre les abords du vieux sentier.

Firmin et le Comte firent une offrande avant de regagner le domaine.
Le prêtre ajouta en s’adressant à Firmin.
- C'est étrange, vous propulsez dans vos yeux, les mêmes étoiles qu’elle.
" Ces étoiles mon père, ne sont que les reflets de tous vos ustensiles religieux ...

Sur le chemin du retour, le Comte confia à Firmin.
- Je crains que cet endroit soit sous l'emprise du Diable et je me demande si je ne vais pas élire domicile ailleurs.
" Je ne le crois pas." répondit Firmin.
- Ah ! Et pourquoi, selon toi ?
" Parce que si nous vivions sous la domination de sa tutelle, il y a longtemps que nous serions morts.
L’analyse de son meilleur ami, le rassura.

Les années passèrent sans que Porcelaine ne revienne.
Le mystère de sa venue demeura entier...


" On dit encore que le zénith s’illumina, pour que les étoiles brillent en plein jour ..."


Extrait de : "L'homme qui portait en lui, une poussière d’étoile."
Cypio, à l'ombre d’une plume ..



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