LARCANE DE PIERRE .. (Part II.)

" Un autre jour ... Une autre visite ... Une toute dernière fois ... ??? "
Pour finir, il fallait bien conclure le folio précédent.
Cest par un 10 août 2010, avec mon épouse, que nous nous sommes engagés à y retourner.
A lapproche de Gaillon, tous mes vieux souvenirs denfant (plus de quarante ans après), senvolèrent.
Beaucoup, en vérité, avaient déjà succombé à lérosion du temps...
Cette modernisation volontaire, ne pouvait que résorber les nippes du passé.
Le réseau autoroutier redessiné et bariolé de sens uniques, nallait pas faciliter mes recherches.
Les ronds points se succédaient à attrister (inutilement), la limpidité du paysage dautrefois.
Tout comme des champignons sauvages, les maisons salignaient aux abords des routes.
Le petit pont aux têtards et grenouilles , faisait place à une morne et triste étendue de béton.
Lancienne cité dAubevoie, royaume des anciens, avait été intégralement rasée ...
Je ressentis en moi, le fait de ne plus appartenir à lévolution de tout ce bric-à-brac urbain.
A vouloir tout superposer, que deviendrait un jour le tableau de : "Morte Fontaine" ?
Autrement dit, pour revivre mes vieilles escapades, je dus me rendre jusquaux Andelys.
Digne dêtre condamné à léquivalent d'un touriste égaré, jen priai jusquà Dieu G.P.S. !!!
Après avoir longé une lande désertique et sans âme, daccès rapides, japerçu enfin le fameux pont.
Toujours identique à lui-même, mais un peu patiné par le temps.
Je my engageais à la recherche d'une route qui devait ensuite souvrir sur la gauche.
Une fois de plus, laltération du tracé sécartait de celui de mes souvenirs ...
Cette région jadis bordée de champs, faisait place maintenant à de nombreuses habitations.
Je du redoubler dattentions, pour retrouver lancienne voie ...
Après moultes hésitations, j'avais l'impression d'être sur la bonne piste.
Aucun doute, le tracé correspondait bien à lancienne route sinueuse qui grimpait.
J'avais même, par moments, l'impressions de ressentir lodeur de l'échappement huileux de mon vieux Solex.
On avançait doucement. Les intersections sur la droite n'offraient pas dintérêt.
J'avançais ainsi, à longer les minutes du corridor de la déception ... (A proximité de Tosny.)
Tout semblait perdu. La zone à rejoindre me semblait largement franchie ...
Alors que je désespérais, tout à coup et sur la droite se présenta une voie.
Un long mur d'une bonne centaine de mètres, profilait ma lente avance.
Brusquement, j'aperçu les vestiges danciens piliers qui ornaient ladite et connue entrée.
Nous étions arrivés !
Abandonnant notre carrosse, nous nous faufilâmes à pieds dans lallée boisée.
Un peu plus loin, se dressaient les grilles d'un château.
Une bâtisse différente de celle accrochée à mes souvenirs.
Sur son avancée modifiée, résidait à même le sol, une petite statuette salie,
ainsi qu'un démesuré long et horrible massif de fleurs.
Visiblement les propriétaires n'y étaient plus. Un manque évident de décors.
Un charme rompu !
Un château remodelé et difforme à celui de ma mémoire ... (Réalité ou imagination ?)
Le bois, lui même, avait étrangement changé !
A défaut dun entretien soigné auquel sadonnaient les châtelains, la forêt et dame nature en avaient repris le dessus.
La grande allée qui conduisait à la croisée des chemins, ne s'apparentait plus quà une esquisse ...
Comment retrouver tous ces petits bancs de pierre sans le moindre repère ?
Et, tout cela noyé dans de hautes herbes ...
Jen ai donc profité pour photographier ce quil subsistait de lendroit, juste avant de men éloigner.
Au retour, sur certains arbres, on pouvait lire : Propriété privée, défense d'entrer.
Bon, à l'évidence, le monde magique et extraordinaire que jai connu
bien plus jeune nexistait plus !
Je suis conscient quune vie antérieure ne se remonte pas ...
Seul, le rappel de son existence peut lautoriser à la libérer.
© 11 août 2010. Cypio. (Tous droits réservés.)
Colonne d'harmonie : VANGELIS, "Ask The Moutains."
©2010. Fmc/Système_Labo.
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